This is a quick post on my hometown in North-Central Alberta… I made the annual trip back yesterday for the holidays. Just a few simple thoughts on how much things have changed in small towns all across Canada the last couple of decades (for the better). Doing this one in French since there are Francophones in Eastern Canada who follow this blog, and who have never been to Western Canada before to see the major changes occuring in small towns here and how small values in the West are on par with same-sized town in the East.
Hier, j’ai fait la “migration annuelle” de retour à Végreville (110 kms à l’est d’Edmonton).
Depuis plus de 15 ans, je fais le point d’y rentrer au moins une fois par année – et ce peu importe ou je vivais au Canada ou à l’étranger. C’est ici où j’ai passé mes années d’ado, et mes parents y demeurent toujours.
C’est une ville d’à peu près 5800 habitants, et comme beaucoup de villes de cette taille à travers le Canada, Végreville est une ville en pleine transformation.
À son origine, à la fin des années 1800 et au début des années 1900, c’était une ville francophone (les premières écoles, églises et l’hôpital étaient toutes des institutions francophones).
Ensuite est venue une grande vague d’immigration ukrainienne au début des années 1900s, accompagnée en même temps d’autres immigrants d’origines britanniques, allemandes, et américaines.
Comme partout au Canada, la population de Végreville est bien plus diverse et mélangée qu’elle l’était il y a même 20 ans.
Dans la rue on entend souvent un accent anglais unique à la région de Végreville (un accent hautement influencé par les pionniers ukrainiens), mais on y entend également du français (hier, je n’étais de retour en ville que 15 minutes quand j’entendais déjà le français dans un resto local).
Mais il y a maintenant toute une nouvelle vague d’arrivants – des gens qui y déménagent d’un peu partout au Canada, et de tous les coins du monde. Il y a des francophones venus d’ailleurs au Canada (on y entends non seulement l’accent français des prairies, mais également ceux du Québec et de l’acadie), et on voit de plus en plus de chinois, indiens, philippins et des africains (dont beaucoup parlent français) qui s’y installent.
Même les épiceries en ville sont stockées de fruits et légumes, dits “ethniques”, venant de partout au monde (du plantain, des plaquemines, de la citronnelle fraîche, du pitaya, des rambutans, la momordique, et des taros crus, parmi d’autres – ce qui aurait été inconcevable de voir il y 20 ans dans une ville de cette taille).
Moi, j’avais toujours un petit faible pour les petits villes du pays, que ce soit des communautés comme Végreville en Alberta, Yarmouth (Nouvelle Écosse), Vernon (C-B), Hearst (Ontario), ou La Malbaie (en Charlevoix, QC).
Bien que leurs taux d’immigration et leur diversité ethnique soient différentes, l’esprit de leurs populations et leurs façons de se comporter les uns envers les autres sont toujours presque la même.
Ce matin même, quand je prenais une marche sur la rue principale, des étrangers me saluaient au hasard, je voyais des amis se croiser dans la rue, le monde gardait toujours le sourire, et l’esprit de communauté etait bien vivante et visible. Une chose qui me frappe toujours est la façon dont les petites villes partout au Canada sont devenues très accueillantes envers les nouveaux arrivants, peu importe leur origine. À l’époque où je vivais à Végreville, mon école secondaire ne comptait que 150 étudiants.
Bien que ma classe de graduation (au milieu des années 1990) ne comptait que 18 étudiants, il y avait deux élèves d’origine d’Amérique du sud, un du Vietnam, deux autochtones, un de l’Inde, et une de l’Afrique (aujourd’hui même ce genre de mélange serait encore plus grand – et ce pour une petite ville très rurale de 5800 habitants!).
C’est un changement majeur depuis 20 ans – une soit disante révolution récente dans le sens de ce qui est la composition et l’essence même d’une petite ville au Canada (jusqu’au début des années 1990, les nouveaux immigrants au Canada ne se sont installés que très rarement dans les villes rurales).
Tout comme Végreville, d’autres villes comme La Malbaie, Yarmouth ou Plessisville ne font pas exception à cette tendance. Parmi tous les pays qui accueillent des immigrants, les petites villes du Canada, dans leur ensemble (qu’il s’agisse des régions francophones ou anglophones) se distinguent par leur esprit d’ouverture.
C’est une valeur pancanadienne, partagée par nous tous qui nous définit comme peuple, peu importe où on se retrouve au Canada – et ce sont des valeurs à célébrer . Il démontre comment on s’est évolué comme société, et j’ai hâte de voir son évolution continue.
Ci-dessous, une murale en ville qui rende hommage aux communautés fondateurs de Végreville.