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Les préjugés à l’égard de l’Alberta : Un univers de l’extrême droite fédérale? (Partie A) – 3 sur 6 (#251)

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(Au moment de l’écriture de ce billet, le NPD n’était pas encore au pouvoir en Alberta.  Le fait que le NPD a pu gagner l’élection albertaine avec une victoire majoritaire écrasante ne fait que confirmer et qu’accentuer les indices et tendances dont j’ai parlé dans cette série de six billets.  Et oui, le choix d’orange pour cette préambule n’est pas un hasard 😉 ). 

Continuons la série de billets qui cherche à démystifier l’essence même de l’Alberta aux yeux des Québécois.

Il y a deux billets, lors de l’introduction de cette série, j’ai mentionné que j’allais parler des “affirmations” et “tendances” politiques albertaines.   Je ressens trop souvent que l’Alberta se fait pointé le doigt injustement (si pourrais-je dire ainsi) comme étant cocon insulaire de l’extrême droite.

Comme j’ai indiqué dans le billet précédent, la population et les valeurs des Albertains ne sont pas si différentes que celles des gens de la région de Québec ou de Saguenay Lac St-Jean (en effet, elles ne sont pas si différentes de tout ce qui se trouve à l’est de Trois-Rivières).

La nature cosmopolite de l’Alberta

D’abord, l’Alberta n’est plus une province dite “rurale”, et ce depuis déjà bien longtemps.  C’est une province qui compte deux métropoles de la même grandeur (Calgary dans le sud, et la capitale d’Edmonton dans le nord, les deux avec 1,3 millions d’habitants chaque).

La répartition ethnique dans ces deux métropoles est composée de 30% de minorités visibles à Edmonton et 35% à Calgary (la plupart étant des immigrants de première et de deuxième génération).   Montréal (l’Ile propre), par contre, est composée de 33.7% de minorités visibles – un chiffre qui chute à grand pas lorsqu’on regarde les chiffres de toute la région métropolitaine (incluant la grande couronne).  (Stats-Can 2011)

Hors de l’Ile, la couronne de Montréal n’est composée que de 25% de minorités visibles, bien inférieur des taux des régions métropolitaines d’Edmonton et de Calgary.  (Stats-Can 2011).

Les chiffres pour la ville de Québec sont encore moins.

Souvent, la notion de ce qui constitue le cosmopolitisme et l’ouverture d’une région quelconque est directement associée à la nature de ses habitants, ainsi qu’à la diversité de leurs origines et de leurs cultures.  Les immigrants ont tendance d’aller là où ils se ressentent en sécurité, où ils ressentent qu’il existe une ouverture d’esprit à leur égard, et là où ils voient un élément d’ouverture envers le monde en état d’évolution constante.

Dans ce sens, on pourrait dire que les métropoles en Alberta sont aussi cosmopolites que celles du Québec.

Mais cela n’en est qu’un outil de mesure parmi d’autres.

La diversité d’une population et sa nature cosmopolite pourrait influencer directement les affirmations politiques des habitants d’une région.   Les “grandes” vagues d’immigration en Alberta (hormis celles des arrivants Européens) sont assez récentes – dirais-je qu’ils n’ont réellement commencés que depuis 20 ans (environ 1995).  Mais les vagues étaient énormes, et ses impacts sur la psychologie de la province étaient aussi profonds.

Il faut comprendre que la population de l’Alberta en 1996 (il y a 20 ans, tout juste après le dernier référendum) était de 2,696,000 habitants.   D’ici deux ans, la population de l’Alberta va dépasser celle de la Colombie-Britannique à 4,400,000 habitants, pour devenir la province la plus populeuse dans l’ouest du Canada.  Il s’agit d’une croissance de population de 63% en 20 ans.  C’est énorme !  Une croissance absolument astronomique !!  C’est du jamais vu depuis 50 ans dans n’importe quelle autre juridiction en Amérique du nord.

Et d’où sont venus ces gens?  Pour la plupart, ils sont venus des autres provinces; surtout des provinces Atlantiques, mais aussi du Québec et de l’Ontario.  En deuxième place, ils sont issus d’immigration.    Alors, de ceux qui font la plus grande partie de la croissance des 63%, ces personnes sont d’origine des provinces rouges-rouges Libéraux que forment les provinces Atlantiques.   Et les autres, ceux issus du Québec, de l’Ontario et de l’immigration internationale eux aussi ont tendance à voter d’une teinte assez rouge-orange, du centre, de centre-gauche, ou de centre-droit.

Cela ne peut qu’avoir un impact majeur sur les couleurs, tendances, tolérances et idées politiques de la province.  Et lorsque ces nouveaux arrivants prennent place de première loge dans la société albertaine (travail, implication communautaire, études, politiques, industrie, affaires, médias, etc.), l’impact sur la société est aussi important, sinon plus, que toutes les variables décrites ici.  Le visage, l’esprit, et la mentalité de l’Alberta en sont à jamais changés, pour le mieux, et il est impossible de faire marche arrière.

C’est toute une révolution, mais une qui est très mal comprise par le Québec.

Depuis l’époque du dernier referendum en 1995, du côté fédérale on a vue l’effondrement du parti Réformiste (le parti fédéral le plus à droite, qui trouvait son berceau en Alberta), l’effondrement du parti Alliance (moins à droite que le parti Réformiste, mais encore avec son berceau en Alberta), et un adoucissement continu des politiques droitistes du parti fédéral Conservateur – au point où ses politiques sont maintenant bien plus à gauche que les prise de position du parti Républicain aux É-U.  En effet, les Conservateurs fédéraux se voient reflétés de plus en plus dans l’image et les prises de position du parti Démocrate Américain (parfois même plus à gauche que les Démocrates).

Les affirmations de l’Alberta plutôt au centre-droit (mais pas à l’extrême droite)

Avant d’aller plus loin : Je vais vous parler de mes propres couleurs politiques – car il est important afin de vous offrir un point de repère, afin de bien pouvoir vous décrire (et de vous faire comprendre) les sentiments politiques des Albertains.

Pour vous bien démontrer que je ne prends pas position à l’égard d’un parti politique aux dépens des autres, politiquement, au plan fédéral, je ne suis pas Conservateur au sens pur.  Politiquement parlant, je n’adhère à aucun parti politique.   Si j’avais à choisir un parti au niveau fédéral, il n’en existe pas qui me convient à 100% (mais j’ai quand-même l’intention de voter).  Le problème c’est que j’ai des valeurs plutôt progressistes, mais je vois la valeur dans un certain rigeur financier — un peu comme la plupart des Albertains.

Alors, côté politique, je me vois un peu perdu et sans parti – un orphelin politique si vous voulez.  Mais je vois le bon dans tous les partis:  Les valeurs progressistes du NPD et des Libéraux, et un certain rigeur financier que projettent les Conservateurs.

Un petit mot à part : Au Canada, et particulièrement au Québec, j’entends trop souvent des gens qui emploient le mot “parti ennemi” lorsque les gens se réfèrent à nos partis politiques.  D’entendre ce mot me fait toujours sentir un peu mal à l’aise.  De mon côté, je suis quelqu’un qui se permet de voir le bon dans tous les partis fédéraux, que ce soit le NPD, les Libéraux, les Verts, et les Conservateurs.  Et il y a du bon dans chacun de ces partis, tout comme il y a du mauvais.  Peut-être certaines lignes de parti ne font pas nécessairement mon affaire de temps en temps (ça va de soi pour tous les partis), mais cela ne veut dire guère que je devrais considérer la gamme de nos partis ou de nos politiciens parmi mes “ennemis”.

Tant qu’ils se battent tous pour le bien-être du pays, je ne peux rien leur rapprocher.   Mais s’il y a des prises de position qui ne font pas mon affaire lors d’une élection, je choisirais tout simplement un(e) candidat(e) et un parti qui s’alignerait le plus à mes propres points de vue (qui, comme pour une grande partie de la population Canadienne dans toutes les provinces, sont aptes à changer selon les réalités et les plateformes du jour).

Le mot “ennemi” en est un que je réserve pour les méchants dans les pays lointains qui cherchent à nous faire du mal ou qui font du mal à leurs propres citoyens.  C’est n’est pas un mot que j’emploierais pour décrire nos propres politiciens.

Mais pour revenir au sujet de l’Alberta… je crois qu’une bonne partie de la population de l’Alberta (peut-être la majorité même) voie leurs propres prises de position fédérales s’aligner avec beaucoup d’idéologies des anciens Progressistes Conservateurs fédéraux (P–C), tout comme moi (mi-chemin entre les Conservateurs et les Libéreaux / voire le NPD — car la différence entre les Libéraux et le NPD et de moins en moins grande, au point où les Albertains se voient de plus en plus dans ce que projettent le NPD et les Libéraux).

C’est juste une question de voir s’ils vont faire le saut… Il leur faut un peu de courage pour faire un virage aussi grand, mais les gens en parlent… plutôt du point de vu qu’ils me disent qu’ils seraient à l’aise avec l’idée que leurs voisins votent à gauche pour envoyer un signal fort, même si les personnes qui me racontent de tels propos prétendent continuer voter au centre où au centre-droit.  

Du moins, quand je parle de la politique avec la grande majorité des personnes que je rencontre en Alberta (au-delà de celles que je connais déjà), leurs opinions politiques vont plus souvent dans le même sens.

Je connais bien ce pays, et je constate que ces prises de positions sont également des affirmations politiques que nous voyons sur de vastes étendus du Québec – notamment une grande partie de tout ce qui est à l’est de Trois-Rivières, et surtout à Québec, au Saguenay Lac St-Jean, et dans la Beauce.

Les anciens Progressistes-Conservateurs était un parti qui portait la teinte de l’aile bleu des Libéraux, ou l’aile rouge des Conservateurs actuels (dont ce dernier je vais vous parler un peu plus tard).   Ces régions-là étaient pour les anciens P-C fédéraux.  Dans la population en générale en Alberta, je resens que les valeurs des anciens P-C sont vues d’un bon oeil.  C’est-à-dire ces gens sont favorables à la plupart de valeurs sociales et progressistes pancanadiennes que partagent également les Québécois, et qu’ils adhèrent en même temps à la saine gestion des finances pour s’assurer qu’on vie dans nos moyens.

Du côté des politiques sociales, les anciens Progressistes Conservateurs était un parti parapluie qui incarnait beaucoup de politiques qui sont présentement endossées par les Libéraux fédéraux et même le NPD.  Du côté économique, ils incarnaient beaucoup de politiques qui sont actuellement endossés par les Conservateurs actuels et les Libéraux).

Sur le plan environnemental, les anciens P-C militaient pour une économie assez verte, avec des protections environnementales (ainsi que de la recherche environnementale) pour supporter l’exploitation durable de nos ressources (dans l’industrie forestière, minière, des contrebalances face à la destruction massive de grandes étendues de forêts pour faire place à d’énormes réservoirs hydrologiques pour la production hydro-électrique, l’exploitation à pollution réduite dans l’industrie pétrolière, et une durabilité dans l’industrie de la pêche, etc.).

Les P-C épousaient l’idée d’un plan d’immigration qui allait de pair avec la réalité sur le terrain, tant du côté linguistique (français/anglais) qu’économique.  Et ils voulaient mettre en place des institutions pour faciliter une meilleure intégration des immigrants (à la famille anglo-canadienne / franco-québécoise), tout en respectant l’importance de ne pas les faire perdre leur propre identité, et de se battre pour qu’ils puissent vivre comme ils voudraient.

Et les anciens P-C cherchaient des ponts et des mécanismes pour combler les Deux solitudes.

Ils étaient de bonne foi dans leur désir de redresser certains aspects constitutionnels (et peu importe si on était d’accord ou pas avec Meech ou Charlottetown, très peu de gens pourrait dire que les anciens P-C étaient de mauvaise foi).  Pour une bonne partie de leur temps au pouvoir, les Canadiens d’un océan à l’autre, Francophone et Anglophone, leur ont donné carte verte pour chercher des solutions (tout le monde au pays étaient de bonne foi – et je crois toujours que le pays n’a jamais perdu cet esprit de bonne foi.  C’est toujours tout juste sous la surface, malgré qu’on n’en parle pas souvent).

C’est de valeur que les P-C n’ont pas pu trouver la recette magique durant leur temps en pouvoir, mais je suis quand-même très content que le pays, depuis ce temps-là, a pu tracer son chemin.  Des centaines de milliers d’Anglophones (voire des millions) ont pu faire du progrès dans la bonne direction, et ce de leur propre accord — malgré les échecs des rondes constitutionnelles au début des années 1990 (j’en ai parlé un peu dans mon billet : L’Importance du programme d’immersion française au Canada anglophone – pour le Québec (#166)).

Parlons des affirmations politiques de l’Alberta – La comparaison Montréal – Edmonton

Je connais très bien le Québec.  Je connais très bien l’Alberta.  Je me considère très chanceux de les connaitre aussi bien, tous les deux.

Et je peux vous dire avec certitude qu’une grande partie de la population de l’Alberta, et une grande partie de la population du Québec partagent les mêmes opinions politiques que moi.  Oui, côté fédéral, Montréal (l’ile) est d’habitude plus à gauche que le reste du Québec (ce sont le NPD et les Libéraux rouge-rouge qui recueillent les votes sur l’ile).  Et du côté de l’Alberta, tout comme à Montréal, c’est Edmonton qui est la ville la plus à gauche (À Edmonton, à l’exception de ses propres banlieues et villes dortoirs, c’est le NPD, les Libéraux, et les candidats Conservateurs rouges-rouges qui recueillent une bonne partie des votes).

Je peux vous assurer que la prochaine élection provinciale sera orange à Edmonton (mais peut-être un orange Albertain; c’est à dire que les voteurs vont voter pour une position du NDP qui tomberait entre celles les NPD fédéraux et des P-C provinciaux (il ne faut jamais oublier que les P-C provinciaux de l’Alberta sont mi-chemin entre les Libéraux et les Conservateurs fédéraux, voire une tier de la distance entre les deux, mais plus vers le centre).

Alors, on commence déjà à voir des similitudes politiques entre le Québec et le l’Alberta, et les constantes politiques que partagent la capitale albertaine (Edmonton) avec l’ile de Montréal.

Les régions rurales et les petits centres du Québec et de l’Alberta – pas aussi divergentes que l’on pourrait penser

Ailleurs en Alberta, et ailleurs au Québec, les régions rurales et les petits centres partagent plus au moins les mêmes sentiments politiques (hormis des tendances “nationalistes” – qui sont toujours susceptibles à changer au Québec).   Pour constater ses similitudes, vous avez juste à passer du temps dans les villages de la Côte-nord (QC), du Lac St-Jean (QC), de l’Haute Mauricie (QC), de la Beauce (QC), de la région Crows-Nest (AB), de la Région Lakeland (AB), à l’étendu de Rivière-la-Paix (AB) ou la ceinture du Corn-Belt (AB).

Toutes ces régions, à base de l’agriculture et de l’extraction des ressources, sont plutôt centre-droit.  Leurs habitants s’affichent soient comme Conservateurs rouges ou des NPD/Libéraux fédéraux bleus.  Ce qui les distingue (mais ce qui les unissent dans leur similitudes en Alberta tout comme au Québec) c’est le fait que les habitants de ces régions doivent prendre toujours une décision assez déchirante au moment du scrutin fédéral.  Et en raison de leurs convictions “mi-chemin”, ils votent soit NPD/Libéral, soit Conservateur.  (Et l’influence des changements démographiques énormes sur le plan d’immigration éthnique que subissent les petites villes en Alberta doivent surement jouer un rôle la-dedans… Je vous ai parlé un peu dans un billet sur ma propre ville en Alberta: Végreville — et les petites villes du Canada (#125)).

Je vous explique…

En Alberta, il arrive que la population rurale penche du côté Conservateur en raison de l’histoire et de ce qu’ils perçoivent comme l’absence d’alternatives.  Et au Québec la population rurale penche plutôt du côté NPD-Libéral (et parfois Conservateur) en raison de l’histoire et ce qu’ils perçoivent comme l’absence d’alternatives.

Mais le point de départ pour ces populations rurales et de petits centres, au Québec tout comme en Alberta, demeure plus au moins le même (ce qui incarne beaucoup d’idéologies des anciens Progressistes-Conservateurs dont je vous ai parlé plus tôt dans ce billet).

Bref, les croyances idéologiques des Albertains et Québécois ruraux sont très semblables à la base.  Mais le sort de leur vote vire dans deux sens différents.   Les circonscriptions hors des grands centres en Alberta comptent pour presque la moitié des circonscriptions albertaines (je crois qu’aux Québec elles se situent autour de 40% si je ne me trompe pas).   Malheureusement, cela donne des munitions (fautives, d’ailleurs) au camp souverainiste pour dire à la population du Québec que les Albertains (qui ont voté Conservateur jusqu’à maintenant) ne sont pas du tout sur la même longueur d’onde.

Pourtant, c’est tout le contraire sur tellement de fronts.

J’ose même dire qu’au moment du scrutin fédéral, les régions rurales des deux provinces acceptent de mettre de l’eau dans leur vin lorsqu’ils partent du même point de départ pour décider à quel côté enverraient-ils leur vote.  Ils se pincent le nez des deux côtés, et voilà!  Les Conservateurs trouvent leur base dans l’Alberta rural, et le NPD (avec une bonne proportion du vote minoritaire allant aux Libéraux et aux Conservateurs) trouve une grande empreinte dans le Québec rural.   Mais cela ne veut pas dire que les populations rurales de l’Alberta et du Québec sont plus conservatrices petit “c”, ou plus à gauche que l’autre.

C’est carrément une question que l’individu emboîte le pas de son vosin et envoie son vote dans la même direction de ses voisins, compte tenu que les habitants ruraux en Alberta et au Québec quittent de la même ligne de départ.

Mais ce qui compte, c’est que les valeurs et les mentalités à la base sont les mêmes pour les Québécois et les Albertains qui vivent en région rurale.

Je pourrais même vous offrir des tendances concrètes qui ajoutent une certaine crédibilité à ces observations.

Mais ça, je vais laisser pour le prochain billet.

Alors, à la prochaine!


(French / Français) SERIE:  LES PRÉJUGÉS À L’ÉGARD DE L’ALBERTA (6 billets)

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