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Guylaine Tremblay – An “eavesdropping” short series: Moffatt-Tremblay – Post 2 of 3 (#151)

Few television actresses are as recognizable as Guylaine Tremblay.  She has played central rolls in some of Montréwood’s most successful TV drama and comedy series, which have included La Petite vie, Omerta, Unité 9, and Les Rescapés.

I recently listened to an on-air radio interview in which Marina Orsini interviewed Guylaine Tremblay.  In the interview, I think Orsini hit the nail on the head when she told Tremblay she believes Tremblay’s public appeal lies in her being someone the public can identify with – the person who could be anyone’s sister, mother, or daughter – and that it is not only reflected through her acting rolls, but how she leads her life in general.

Tremblay is the mother of adopted daughters (the theme of not carrying one’s own children is a theme which Tremblay and Ariane Moffatt discuss in detail – which I present in the next post), and lives with her husband.

I will say, one thing which caught my eye (actually quite surprisingly) was when Tremblay politicised herself (at least in the sense of giving herself a public political label in the mind of people who have followed her career).  I say this because, over the course of her 30 year career, she’s someone I, and others, grew up watching in Western Canada (she is very well respected by Francophones, Francophiles, and French speaking Anglophones all across Canada) – and she was someone I always considered to be part of my own cultural sphere. She unexpectedly appeared (at least for me it was unexpected) on stage at the Parti Québécois’Rassemblement national” prior to last-year’s election.   That doesn’t bother me in-and-of-itself (I think political engagement is important and a necessary part of our democracy – and a society must have to have opposing political views to make keep the democratic process healthy and make it work).  But it has always felt like a case of “innocence lost” when actors and actresses take on a high-profile political stance (regardless of the political party or ideology) — and when they do, it always seems to feel like they jumped off the pedestal on which you purposely wanted to place them.   When I saw Tremblay get on stage that night, I can distinctly remember thinking to myself “Oh man! Guylaine, of all the things you could have done, why did you have to go and choose to do ‘this thing’?”.   It’s a bit disconcerting, because as the public, we tend to think that our actors and actresses belong to all of us, regardless of political stripes.  In that sense, they are so often a point of commonality and unity in a world often filled with petty divisions and differences.  That’s one of the beautiful things of the acting profession which should be cherished.  But then some go and take that feeling away by placing themselves in a political camp – basically saying, there’s “us” and then there’s “you”.  It’s just not a nice feeling.

But I suppose at the end of the day, there is still a human behind every acting role, and everyone has the right to express their political beliefs – and we should respect everyone’s right to make such choices.  It’s maybe not a pleasant reality, but we live in a very real world, not in utiopia.

Regardless, she’s still an amazingly talented actor, one of the best Québec & Canada has – and all the drama series in which she appears would not have nearly the same degree of a human element without her (she is a very human person – and anytime I see her true personality in interviews, I really get the impression she could so easily have been any of the bubbly, kind, caring, and empathetic people I grew up with in Alberta, or anywhere, really – be it friends or family… that’s why I really like her).

In the next post, we’ll take a brief look at a summary of the conversation Guylaine Tremblay and Ariane Moffatt had when they met and shared a one-on-one meal on L’Autre côté à la table d’à côté.

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MINI “EAVESDROPPING” SERIES

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La tragédie cette semaine en France – partie II. (#145)

Pendant que la France continue ses rassemblements qui approchent rapidement un million de personnes dans les rues (si ils n’ont pas déjà atteint ce chiffre) — et avec d’autres grands rassemblements planifiés encore pour demain — ici au Canada, je dois avouer que j’étais moi-même légèrement interloquée par la réaction de simples Canadiens qui se donnent beaucoup de mal pour exprimer leur propre colère envers les actes abominables cette semaine en France.

Aujourd’hui j’ai fait passage à Fort-Érie dans le sud de l’Ontario, juste en face de la ville de Buffalo, New York (cette ville se situe un à deux kilomètres du centre-ville de Buffalo, du côté canadien de la rivière qui sépare les deux pays).

Ce qui m’a surpris, c’est que même des petites villes très anglophones du Canada, qui sur la surface n’ont pas de liens historiques ostentatoires avec la France (comme cette petite ville très « à l’anglaise » de Fort-Érie) ont mis leurs drapeaux en berne.  Cela m’a incité d’appeler des amis dans les provinces de l’ouest du pays pour voir si c’était la même situation là-bas.  Et bien oui, il se passe partout au Canada.

Parmi tous les autres pays des Amériques, il me semble que le Canada est unique dans ce sens (j’ai rapidement fait le tour des journaux et la télévision des É-U et d’Amérique Latine, et je n’y ai rien vu de l’ordre de ce qui se passe au Canada).

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Photo que j’ai pris aujourd’hui de l’Hôtel de ville de Fort-Érie, dans le sud de l’Ontario, et leur drapeau en berne, comme ailleurs au pays

Honnêtement, hormis quelques exceptions telles le 9/11 aux États-Unis, c’est une des rares fois dans toute ma vie que je vois une chose pareille au Canada – le fait de s’exprimer à l’échelle nationale, au niveau individuel et comme société, notre sympathie collective – envers une autre nation.  De St-Jean (Terre-Neuve) jusqu’à Victoria (Colombie-Britannique), les gens de partout au Canada trouvent leurs propres moyens pour exprimer leur solidarité avec la France !

C’est une expression de nos valeurs au Canada, dans toutes les provinces du pays – y compris le Québec – comme Francophones et Anglophones, unis ensemble.

J’espère bien que les médias du pays pour une fois se réuniraient, pour franchir la ligne linguistique afin de refléter, d’une seule voix, ces valeurs communes que nous sommes en train de s’exprimer d’un bout à l’autre du pays.  Jusqu’à présent, les médias au Québec ne mentionnent que les manifestations qui s’organisent à Montréal et à Québec, et ne prononcent pas un seul mot sur ce qui se passe ailleurs au pays.  Du même coup, les médias anglophones ne mentionnent eux non plus ce qui est en train de se manifester au pays, sauf dans un contexte très local (Et à Ottawa/Gatineau, les médias locaux demeurent un peu schizophrene comme toujours – mais peu importe, car les gens d’Ottawa/Gatineau au moins se revoient au travail et à la maison).

C’est triste… les gens ordinaires cherchent les moyens de s’exprimer d’un océan à l’autre, et ils se trouvent bloqués par les Deux solitudes “médiatiques” cette fois – une barrière complètement “artificielle” qui ne reflète pas la réalité de la situation.

Dans un sens, n’est-ce pas une nouvelle gifle face à ce qui est déjà un évènement très tragique?  Nos voix méritent d’être entendues.

Les Anglophones et Francophones du Canada méritent de voir, dans les médias qui leurs appartient, qu’ils partagent ces mêmes valeurs.

Dans ce temps de crise, la France mérite de savoir qu’il y a un pays de ce côté de l’Atlantique qui la soutient à 100%, unis, ensemble.  C’est le moindre qu’on puisse faire.

ADDENDUM 11-01-2014:  Le jour après que j’ai publié ce billet, RDI a fait un reportage au sujet des manifestations de solidarité à travers le Canada… tant qu’au Canada anglophone qu’au Canada francophone (avec même un reportage en direct du milieu d’une foule rassemblée devant l’hôtel de ville à Toronto et un autre en directe d’Ottawa).  C’est Peut-être une couverture tardive lorsqu’on pense à ce qui s’est passé au Canada ces dernier jours – mais mieux tard que jamais!  Bonne job RDI!  🙂

Végreville — et les petites villes du Canada (#125)

This is a quick post on my hometown in North-Central Alberta… I made the annual trip back yesterday for the holidays.  Just a few simple thoughts on how much things have changed in small towns all across Canada the last couple of decades (for the better).  Doing this one in French since there are Francophones in Eastern Canada who follow this blog, and who have never been to Western Canada before to see the major changes occuring in small towns here and how small values in the West are on par with same-sized town in the East.

Hier, j’ai fait la “migration annuelle” de retour à Végreville (110 kms à l’est d’Edmonton).

Depuis plus de 15 ans, je fais le point d’y rentrer au moins une fois par année – et ce peu importe ou je vivais au Canada ou à l’étranger.   C’est ici où j’ai passé mes années d’ado, et mes parents y demeurent toujours.

Veg1C’est une ville d’à peu près 5800 habitants, et comme beaucoup de villes de cette taille à travers le Canada, Végreville est une ville en pleine transformation.

À son origine, à la fin des années 1800 et au début des années 1900, c’était une ville francophone (les premières écoles, églises et l’hôpital étaient toutes des institutions francophones).

Ensuite est venue une grande vague d’immigration ukrainienne au début des années 1900s, accompagnée en même temps d’autres immigrants d’origines britanniques, allemandes, et américaines.   Veg2

Comme partout au Canada, la population de Végreville est bien plus diverse et mélangée qu’elle l’était il y a même 20 ans.

Dans la rue on entend souvent un accent anglais unique à la région de Végreville (un accent hautement influencé par les pionniers ukrainiens), mais on y entend également du français (hier, je n’étais de retour en ville que 15 minutes quand j’entendais déjà le français dans un resto local).

Mais il y a maintenant toute une nouvelle vague d’arrivants – des gens qui y déménagent d’un peu partout au Canada, et de tous les coins du monde.  Il y a des francophones venus d’ailleurs au Canada (on y entends non seulement l’accent français des prairies, mais également ceux du Québec et de l’acadie), et on voit de plus en plus de chinois, indiens, philippins et des africains (dont beaucoup parlent français) qui s’y installent.

Même les épiceries en ville sont stockées de fruits et légumes, dits “ethniques”, venant de partout au monde (du plantain, des plaquemines, de la citronnelle fraîche, du pitaya, des rambutans, la momordique, et des taros crus, parmi d’autres – ce qui aurait été inconcevable de voir il y 20 ans dans une ville de cette taille).

Moi, j’avais toujours un petit faible pour les petits villes du pays, que ce soit des communautés comme Végreville en Alberta, Yarmouth (Nouvelle Écosse), Vernon (C-B), Hearst (Ontario), ou La Malbaie (en Charlevoix, QC).

Bien que leurs taux d’immigration et leur diversité ethnique soient différentes, l’esprit de leurs populations et leurs façons de se comporter les uns envers les autres sont toujours presque la même.

Ce matin même, quand je prenais une marche sur la rue principale, des étrangers me saluaient au hasard, je voyais des amis se croiser dans la rue, le monde gardait toujours le sourire, et l’esprit de communauté etait bien vivante et visible. veg.mp1 Une chose qui me frappe toujours est la façon dont les petites villes partout au Canada sont devenues très accueillantes envers les nouveaux arrivants, peu importe leur origine.  À l’époque où je vivais à Végreville, mon école secondaire ne comptait que 150 étudiants.

Bien que ma classe de graduation (au milieu des années 1990) ne comptait que 18 étudiants, il y avait deux élèves d’origine d’Amérique du sud, un du Vietnam, deux autochtones, un de l’Inde, et une de l’Afrique (aujourd’hui même ce genre de mélange serait encore plus grand – et ce pour une petite ville très rurale de 5800 habitants!).

C’est un changement majeur depuis 20 ans – une soit disante révolution récente dans le sens de ce qui est la composition et l’essence même d’une petite ville au Canada (jusqu’au début des années 1990, les nouveaux immigrants au Canada ne se sont installés que très rarement dans les villes rurales).

Tout comme Végreville, d’autres villes comme La Malbaie, Yarmouth ou Plessisville ne font pas exception à cette tendance. Parmi tous les pays qui accueillent des immigrants, les petites villes du Canada, dans leur ensemble (qu’il s’agisse des régions francophones ou anglophones) se distinguent par leur esprit d’ouverture.

C’est une valeur pancanadienne, partagée par nous tous qui nous définit comme peuple, peu importe où on se retrouve au Canada – et ce sont des valeurs à célébrer .  Il démontre comment on s’est évolué comme société, et j’ai hâte de voir son évolution continue.

Ci-dessous, une murale en ville qui rende hommage aux communautés fondateurs de Végreville.

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Premier Philippe Couillard’s Year-End Interview (#120)

Radio-Canada’s Chief Anchor, Celine Galipeau, aired a much-anticipated year-end interview with Premier Philippe Couillard yesterday.   The interview was a hot topic of discussion because the government has vowed to balance its buget within only two years (a large feat considering it took power with Canada’s second largest provincial budget deficit after Ontario).  Such action has not been seen in Québec since the Lucien Bouchard years of the last half of the 1990s.

The 15 minute interview (in French) can be viewed by clicking HERE on R-C’s website.

If you’re working on improving your French, the pace and accent in the interview would give you good practice (it’s standard, International French and not very fast).

In brief, Premier Couillard,

  • declared that Québec will not pursue shale-gas extraction due to a lack of benefits, high risks, and little public appetite (this closed the door on a long-standing debate),
  • explained the government’s various budget-cutting decisions
  • explained the government’s goals for the coming year and remaining mandate
  • defended various program decisions.

I skimmed the web, and there are many scathing reactions from various politically-engaged bloggers in Québec.  The web lit-up yesterday and today with people picking apart the government’s actions since taking power last April.

On the flip side, a Léger-Le Devoir poll came out last week saying that the provincial Liberals are still leading in the polls on various matters, such as

  • tax increases for insurance and banking institutions
  • the reduction of school commissions
  • freezing public sector wages for two years
  • charging for public daycare based on the user’s annual income
  • reforming municipal sector pension plans.

Overall ratings remain higher for the Liberals than any other party (at 46%).

Politics are never black-and-white, but it appears those who are barking are not necessarily representative of the majority.  But like anything in politics, nothing lasts forever.   Who knows if this will be a long or a short honeymoon – but it so far has been going for eight months and counting.

Terrace et la côte nord de la C-B (#53)

I’m going to pivot this particular post in a different direction.  There have been a number of Francophones from elsewhere in the country whose interest has been peaked by this blog.  In this post, instead of highlighting to Anglophones some of the unique aspects of Québec & Francophone culture, I’d like to share with Francophones some experiences from my own childhood in a region of Canada which is very different than regions found in Québec or elsewhere in Eastern Canada.

Souvent, quand on pense au Canada, on concentre plutôt sur ce qu’on croit savoir déjà, tel les clichés des gratte-ciels et le tour CN à Toronto, les rocheuses, les plaines, la colline parlementaire ou la Carrousel de la GRC.   Mais au fond, ces symboles ne font néanmoins pas plus partie de la vie quotidienne du citoyen lambda qu’en sont le belvédère de Mont-Royal ou la roche Percé en termes de la vie quotidienne des québécois.

Je me considère chanceux que mes parents viennent des racines rurales, et comme jeunes adultes, ils ont pris la décision consciente de démenager à plusieurs reprises et d’élever leurs enfants dans quelques petites communautés différentes, à distance des grands centres métropolitains du pays, afin de permettre à leurs enfants de connaître mieux le pays et ses régions différentes.

Mes souvenirs d’enfance et d’ado sont répartis entre les forêts pluviales du nord de la Colombie-Britannique, les« forêt-parcs à trembles » qui forment la région d’agriculture du nord et du centre de l’Alberta, et les grandes prairies ouvertes du sud de la Saskatchewan — un endroit où j’ai toujours l’impression que le ciel est plus grande que la terre d’orée.

Malgré la grande différence physique de toutes ces trois régions, pour moi elles se fusent ensemble pour faire l’expérience collective de ma jeunesse.   Au-delà du fait que l’aspect physique de ces terres pourrait être étranger pour des gens de l’est du Canada, le fait qu’une grande partie de ma vie s’oscillait entre l’anglais et le français dans tous ces endroits pourrait du même coup laisser avoir de quoi surprendre.

Pour moi, ces différences physiques font une des caractéristiques uniques de notre pays; ce qui fait qu’on a tous des expériences de jeunesse dans des environnements physiques aussi différents que celles entre deux continents à deux extrémités du monde.  Mais après avoir vécu dans six provinces différentes, ce que je constate de mes expériences, c’est que notre style de vie, nos expériences en famille, à l’école, au travail, ou entre amis demeurent uniquement les nôtres, issues d’une culture qui nous est commune d’un océan à l’autre.

Combien de fois puis-je compter le nombre de fois que j’avait rencontré d’autres canadiens outremer lors de ma décennie passée à l’étranger — des anglophones, des francophones, ceux et celles des maritimes, du centre du pays, et de l’ouest.  Instantanément on s’est trouvé des liens, expériences et points de vue communs à nous tous, malgré nos différences régionales ou linguistiques – le genre d’expériences qui seraient difficiles à forger avec des gens d’autres pays.  Parfois, il faut vivre l’expérience à l’étranger afin de mieux constater ce qui nous relie comme peuple, malgré les distances, et même en dépit nos différences au sein de ce même pays, si grand qu’il soit.

Mais de comprendre, voire apprécier ces différences n’est pas d’autant moins un atout national partagé entre concitoyens qu’il l’est inhérent à notre identité propre.   Néanmoins, il faut être en mesure de comprendre ces différences avant même d’arriver au point de les apprécier – d’où ma raison d’écrire ce blogue, principalement à destination des anglophones du Canada.

À virer la table dans l’autre sens, une de mes expériences en grandissant qui ne serait pas familier à la plupart des québécois serait celle de l’environnement physique dans lequel j’ai passé le début ma jeunesse, près de la côte nord de la Colombie-Britannique, dans la ville de Terrace où je suis né (du moins que si vous vous y seriez allées visiter ce coin magnifique du pays).

Terrace (pop. 11,300) se situe 90 minutes de route à l’intérieur de la côte pacifique, 90 minutes de la ville de Prince-Rupert (pop. 12,500), et quatre heures de route du poste frontalier le plus proche (et le plus au sud) de l’Alaska.  À 17 heures de route de Vancouver (la métropole principale de la C-B), Terrace pourrait être pour la C-B de ce qui est l’équivalent symbolique de Natashquan pour le Québec (qui se trouve à 16 heures de route de Montréal – également “au bout du monde”), mais avec une population bien plus grande que Natashquan.

À part la population, l’autre différence majeure avec Natashquan serait le climat.   Terrace se trouve en plein milieu des montagnes de la « Chaîne côtière », une chaîne de montagnes énorme, de pics enneigés, pas du tout reliée aux Rocheuses (les Rocheuses les plus proche de Terrace serait d’au moins 10 heures de route).

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Ce sont dans ces montagnes où on retrouve les forêts pluviales tempérées de la Pacifique (ce genre de forêt ne se trouve que dans quelques régions du monde;  le Chili, la Californie, certaines parties de l’Espagne et du nord-ouest d’Europe, une partie de l’Australie, une partie des côtes de la Turquie, en Géorgie, dans une portion du sud et sud-est de la Chine, et dans certaines parties de la Corée et le Japon).

Il faut se rappeler que le climat de la côte Pacifique du Canada, même les parties le plus au nord de la côte pacifique canadienne, a un climat très doux, plus proche à celui du centre de la France que celui du Québec (il y a même des palmiers qui poussent l’année longue dans le sud-ouest de la Colombie-britannique).

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Alors, avec une si grande richesse naturelle, mes mémoires d’enfance sont des images d’avoir toujours été à l’extérieur de la maison, dans les forêts – en attrapant des crapauds géants, en jouant avec des insectes qui n’existent nulle part ailleurs au Canada, en jouant dans l’eau des ruisseaux des montagnes, et en grimpant dans des arbres si larges que même trois adultes ensemble ne seraient pas capables de mettre les bras autour des troncs (ça grimpe haut un enfant dans un arbre comme cela, à la grande consternation de sa mère!).

Lorsque je pense aux forêts pluviales de cette région, je pense plus souvent à ce qui se trouvait au sol plutôt qu’aux arbres eux mêmes.  Ces forêts sont si différentes de toute autre que l’on trouverait ailleurs au Canada.   Malgré qu’il puisse y avoir des chutes de neiges lourdes par occasion rare, le climat doux fait qu’il pleut l’année longue, surtout l’hiver.  C’est l’humidité de tout ce qu’on touche au sol qui me reste ancrée dans le mémoire; la composition noire comme charbon du sol même, la mousse ultra-verdoyante, des champignons énormes et omniprésents, des moisissures accrochées aux arbres, et des fougères qui se laisse croire qu’on serait plutôt dans une scène de Jurassic Park que dans une forêt canadienne.

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Peu importe où l’on tournait le regard, il y avait toujours de l’eau, soit en forme de cours d’eau de toute tailles, de chutes d’eau, des sources d’eau écoulant des roches — et l’océan même.   Et là où il a de l’eau, il y a des pêcheurs (de recréation ou de profession), et du camping.

Ma famille est passée tellement de fins semaines dans les terrains de camping que j’ai presque l’impression d’y avoir a moitié grandi.  Mon père, un pêcheur sportif enthousiaste, m’a trainé à passer des journées entières sur les berges des rivières.  On y faisait souvent un grand feu sur les rives du fleuve Skeena.  Les cannes à pèches étaient énormes comparées à celle dont on s’en sert à la pêche sur lac (là on pêchait le poisson flétan, long de un à deux mètres, et la bataille qui s’en suivait faisait que les cannes à pêche devaient être ancrées dans le sable pour ne pas les perdre).

Mais même sur les rives des rivières, à un centaine de kilomètres de l’océan, on était quand-même en compétition avec des phoques et des loutres de rivière pour pêcher les meilleurs poissons (combien de fois que mon père ait sacré à haute voix dès l’apparition des loutres).

Faire de la pêche en soit n’est pas un style de vie étranger aux québécois, mais la nature sauvage des cours d’eau, l’humidité des environs, l’odeur fort des forêts, la largeur des rives et bancs sableux des rivières, la nature et la densité des forêts, et l’abondance des poisons est ce qui fait de cette région comme nulle part ailleurs au pays.

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Un flétan long de 130cm

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La culture des Haidas et d’autres groupes autochtones y fait bien plus partie vivante de la culture locale qu’à d’autres latitudes semblables au pays.   C’est le pays des totems, et une culture qui imprègne où que l’on se tourne.  Que ce soit des gens en train de pendre, sécher et fumer du saumon à vendre, ou que ce soit la sensation mystique que nous donnent des mâts totems des siècles passés – maintenant tombés par terre – on a l’impression qu’on y vie parmi un peuple qui est aussi enraciné à la terre que les racines des arbres.

On avait la sensation qu’on était au pays des fantômes – il y a très peu de places au Canada où on peut toujours trouver des traces et des vistiges physiques d’une civilisation précoloniale dans les forêts, et de toucher les ruines à main nue.

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Des totems, 1878 (tels qu’ils était il y 140 ans). Archives du Canada.

J’ai toujours des souvenir des îles Haida Gwaii, constamment enveloppées en brouillard, les arbres qui jouaient cache-cache dans les nuages.  C’est le silence des forêts qui me frappait – comme si l’humidité et odeur de forêts lourd mangait le moindre son – hormis les cris des pygargues à tête blanche, ou le craquement des branches.

Les plages des îles, pour un enfant, sont une aire de jeu vivante qui offre des possibilités infinies, avec les merveilles de la mer en abondance qui s’échouent sur la plage.  Je me rappelle très bien d’avoir passé des heures à jouer avec les mini-crabes, des étoiles de mer, des algues, ainsi de suite.

Sur les plages on trouvait régulièrement des flotteurs japonais échoués, fabriqués en verre, qui servaient de flotteurs aux filets de pêche au japon – et qui, une fois détachés des filets, faisaient le voyage transpacifique depuis le japon jusqu’aux côtes de la Colombie-britannique.

Pendant que j’explorais ce monde de secrets dévoilés à nouveau chaque matin, les plages à marée basse accueillaient des adultes avec broques et pelles en main qui faisaient de la pêche récréative de myes (il s’agissait de creuser pour trouver des palourdes là où on voyait leurs jets d’eau sortir du sable).

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On vivait dans le pays de « l’ours esprit », proprement connu comme l’ours Kermode.  C’est un ours blanc, une espèce d’ours à part qui n’est ni albinos, ni reliée aux ours polaires.  Pour les repérer il ne suffisait que de se stationner son véhicule sur le bord du dépotoir de la ville pour les voir fouiller dans les ordures.

Je ne crois pas qu’il s’agit d’une espèce en danger, mais elle n’existe nulle part ailleurs au monde.

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L’hiver était bien spécial dans cette région.  On pouvait y passer des hivers sans neige (l’hiver était la saison des pluies).  Mais il ne fallait que monter dans les montagnes, de quelques centaines de mètres d’altitude, pour trouver ce qui était parmi les meilleures conditions pour faire du ski-doo et du ski alpin au monde.

Dès l’instant même que je commençais à marcher, pas parents mon mis sur une paire de skis.  À l’âge de cinq ans je me rappelle avoir fait des compétitions de ski alpin.

Les fin semaines, mon père et son gang de chums sortaient tous de la ville, trainant leurs remorques chargées de ski-doos, à destination des chemins forestiers.   Comme enfant très jeune, mon père m’enjambait pendant des heures et des heures sur le banc de son ski-doo Élan (une machine classique aujourd’hui) lorsqu’on partait en aventure jusqu’aux cimes des montagnes.

Les gardes forestiers avaient installé des cabines en bois sur plusieurs cimes, avec lits et poêles à bois, qui servaient comme « station d’arrêt » à gratuité aux ski-dooistes durant l’hiver.  C’était un style de vie dont je m’en rappellerais pour le reste de mes jours.

Ce n’est pas seulement à Natashaquan où l’on pourrait chanter « Mon pays c’est l’hiver » 😉

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D’une façon, ça doit être bizarre pour beaucoup de Québécois, qui n’ont pas l’habitude de voyager souvent hors des grandes villes ailleurs au Canada, de penser qu’il pourrait s’y trouver une communauté francophone (et des anglophones comme moi qui métraisaient le français) dans un endroit si éloigné tel que Terrace.  Mais voilà — il y existait un style de vie qui attirait des gens de multiples horizons.

Terrace n’était pas une très grande ville, mais il comptait quatre écoles à niveaux différents où l’on pouvait poursuivre ses études entièrement en français.

Même plus que 10 ans après avoir quitté la Colombie-britannique pour l’Alberta, pendant mes études francophones à l’université à Edmonton, j’ai rencontré une francophone de mon âge d’origine de Terrace (ses études et sa vie de maison étaient toutes en français à Terrace dès sa naissance).   On s’est demandé si on se connaissait quand on était jeune, ou d’où moins si on avait des amis d’enfance en commun… mais Terrace et la communauté francophone était assez grande que nos chemins ne se semblaient pas s’être croisés.

Si jamais vous avez l’occasion de visiter cet endroit unique et sans égale du pays, je vous le recommande à tout cœur d’y aller.  Il serait une expérience dont vous vous en souviendriez à jamais.  À partir du Manitoba, l’autoroute transcanadienne se branche en deux – la route 1 du sud qui traverse Régina, Calgary, jusqu’à Vancouver, et la route 16 du nord qui traverse Saskatoon, Edmonton jusqu’à Terrace et Prince Rupert.  La ligne de rail VIA compte également des chemins jusqu’à Terrace et Prince Rupert.

Alors, je vous laisse avec quelques images de plus de cette partie de notre pays.  Il appartient tant qu’à vous qu’à moi — alors il vaut la peine de le découvrir.

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